Les drones sont des aéronefs sans équipage dont le pilotage est automatique ou télécommandé, à usage civil ou au profit des forces armées ou de sécurité d’un État. Le nom drone vient de l’anglais faux-boudron.Il faudra attendre la Guerre Froide pour voir l’essor du drone. Il est développé secrètement par l’armée américaine comme un moyen de supériorité stratégique d’observation, de surveillance et d’intervention militaire dans les lignes ennemies sans encourir les risques humains, qui étaient devenus insupportables pour l’opinion publique. Aujourd’hui le drône est un appareil qui suscite de nombreux débats, c’est une question éthique qui se pose autour des drônes et son enjeux politique. Comment le gouvernement peut-il utiliser le drône de façon tolérable, sans porter atteinte à la vie privée de la population ?
L’évolution des drones
Au plus loin que l’on puisse remonter, les toutes premières formes de drônes connues remontent à 1849 lorsque les autrichiens ont lancé des montgolfières sans pilotes pour attaquer les Vénitiens. Bien que ces montgolfières soient reconnues par de nombreux spécialistes comme la plus ancienne forme de drônes, ceux-ci ont bien évolué depuis cette date. C’est en 1918 que l’armée américaine développe le Kettering Bug qui prend la forme des drônes que l’on connaît aujourd’hui. Celui-ci fonctionnait grâce à un système de commandes gyroscopiques. Suite à ce premier modèle naissent le Curtiss N2C-2 en 1937 et le Queen Bee qui sont respectivement télécommandé et radiocommandé. Toutefois, malgré les avancées technologiques les aéronefs sans pilotes sont toujours perçus comme des équipements onéreux et peu fiables. Ce n’est que grâce à la démonstration de force de l’armée Israélienne sur la Syrie lors de son intervention au Liban que les drônes ont été propulsés sur le devant de la scène. En effet, grâce à ses aéronefs sans pilotes, l’armée Israélienne n’a subi que très peu de dégâts lors du conflit. Suite à ce succès l’armée américaine lance le programme UAV Pioneer qui a pour but de créer des drônes fiables et peu onéreux ce qui conduit au développement du RQ2 en 1986. Le RQ2 se différencie des autres modèles par sa taille plus réduite mais c’est le Prédator, développé dans les années 2000, grâce à sa taille miniature qui connaîtra le plus grand succès. Les progrès continuent d’arriver par exemple en ajoutant des fonctionnalités comme la capacité de tirer des missiles, en augmentant l’autonomie de la batterie ou l’aérodynamisme. Aujourd’hui l’importance des drônes est largement reconnue et les progrès continuent mais surtout pour les adapter à différents secteurs d’activités comme l’agriculture, la construction, la sécurité, les livraisons, la communication, le monde de l’assurance, la science, etc. On assiste à une réelle démocratisation de son utilisation.
Il est important de souligner que la réelle différence entre un drone à usage personnel et un drone à usage professionnel réside dans l’utilisation de celui-ci. En effet, le premier drone a été créé par l’ingénieur Archibald Low en 1916 lors de la Première Guerre mondiale. Ce drone avait été créé uniquement à des fins militaires et pendant les années qui suivent celui-ci sera toujours développé dans le cadre de la protection, de la défense et de la sécurité nationale. Il est ensuite en parallèle avec son utilisation militaire destiné à un usage professionnel. Il aide à la recherche et au sauvetage de personnes en danger, il permet de livrer des repas (Domino’s Pizzas) ou encore permet de surveiller l’avancement d’un chantier. C’est au cours de ces 10 dernières, que l’on peut parler d’une démocratisation du drone. Cet appareil est aujourd’hui accessible au grand public et est devenu source de plaisir et de loisir personnel. Ses utilisateurs privés peuvent s’en servir mais doivent répondre aux 10 règles de la DGAC afin d’assurer la sécurité des personnes présentes autour d’elles mais aussi la sécurité des autres aéronefs en hauteur.
L’utilisation politique des drones
Depuis la guerre du Kosovo, en 1994, le premier drône de combat high tech est apparu. c’est à cette date que le drone à eu une croissance fulgurante dans le monde militaire. Aujourd’hui, une trentaine d’armées dans le monde sont équipées de drones. Beaucoup de grands groupes de l’aéronautique ont orienté une partie de leurs activités dans la construction des UCAV (Unmanned Combat Air Vehicle), tels que Airbus, Boeing, Lockheed Martin, Dassault Aviation, etc. Les drones militaires sont principalement chargés d’opérations de renseignement et de lutte contre le terrorisme. Au cours des 20 dernières années, une variété de drones sont apparus dans le monde. Leurs capacités de combat se sont développées de façon exponentielle. En fait, des drones complètement sans pilote, en passant à des drones quasi-autonomes qui nécessitent peu d’interventions humaines pour accomplir leur mission. Cependant, l’arrivée de ces nouvelles machines a également apporté certains de ses problèmes. Les drones offrent de nombreuses opportunités aux forces armées, et elles sont plus disposées à les utiliser dans toutes les situations possibles pour remplacer les avions conventionnels et leurs pilotes. Son coût est moindre et il ne met pas en danger son pilote. Néanmoins, cela conduit à des abus militaires, on le voit surtout au nombre de victimes civiles.
Aujourd’hui les drones sont considérés comme une arme politique moderne a double fonctionnalité. Les drones peuvent être utilisés pour des opérations de surveillance, ce sont des drones non armés, mais il existe également des drones armés. Contrairement aux idées reçues un drone n’est pas uniquement aérien, il peut être terrestre ou maritime et sous différentes formes. Bien que l’utilisation des drones en tant qu’arme ne soit pas interdite, son utilisation pose des problèmes politiques au niveau du respect des droit internationaux et des droits de l’homme. En effet, la loi précise que lorsqu’un drone est utilisé sur quelconque territoire, il doit au préalable obtenir l’autorisation de l’État possédant ce territoire. Cette loi cependant n’est pas toujours respectée. Dans des situations ou un état est qualifié de défaillant, les drones sont autorisés à survoler leur territoire lors de certaines missions militaires. Politiquement cela rend les drones dangereux car bien qu’il soit prometteur leur constante évolution complique leur encadrement et il devient difficile de contrôler les personnes qui les utilisent.
Drones et sécurité
Les drones sont un produit de l’innovation technologique, cependant ils peuvent être utilisés à des fins très dangereuses voir même criminelles. Premièrement, l’utilisation des drones peut mettre en péril notre vie privée. Désormais, il est facile de lancer un drone espion dans une propriété privée, ce qui est une violation de l’intimité. En effet, les drones sont des outils qui peuvent être utilisés pour l’espionnage dans le secteur civil comme dans le secteur militaire et cette utilisation est une menace pour les libertés des citoyens. De plus, le drone est une nouvelle arme pour les terroristes. En 2018, la résidence de vacances du président de la république française a été survolée par des drones, cet incident a mis en lumière le fait que les drones peuvent être utilisés pour des actions terroristes. Un drone similaire avait été équipé d’explosifs par Daesh ce qui a conduit à la mort de deux militaires ce qui prouve bien à quel point ces appareils peuvent être utilisés pour des actions dangereuses. Dans un ultime paragraphe, nous verrons la législation qui a été mise en place afin d’éviter les dérives possibles suite à l’utilisation des drones.
Comme vu dans la partie précédente, les drones peuvent rapidement être dangereux. Afin de pallier ce problème, les organisations gouvernementales des quatres coins du monde ont défini les réglementations afin de limiter et de prévenir des dangers que peuvent occasionner une mauvaise utilisation de ces nouveaux appareils. Tous les ans de nouveaux textes sont rédigés et certains mis à jour. La dernière publication de texte date du 1er janvier 2020. Celle-ci comprend un méli-mélo de 20 textes, qui selon les experts sont un millefeuille d’information. Afin de s’y retrouver, les drones sont classés par taille et par poids allant de “moins 250 grammes” à “25kg”. Les textes varient aussi en fonction de l’usage qu’est fait du drone, s’il est récréatif, professionnel ou militaire. Enfin, la dernière mesure à prendre en compte est le lieu d’utilisation, qui, en fonction de l’espace aérien varie (terrain public/ privé, étendu d’eau/ océan/ mer, zone résidentielle, etc…). Il faut donc bien s’informer lors de l’acquisition d’un appareil de ce genre afin de mettre personne en danger lors de l’utilisation.
Conclusion
Les progrès technologiques observés lors de ces 50 dernières années ont donc favorisé l’essor des drones dans des contextes souvent difficiles notamment dû aux nombreux conflits. C’est cette pluralité des fonctionnalités qui font du drone un objet pouvant jouer un rôle primordial dans de très nombreux domaines. Comme nous avons pu le voir précédemment, il est devenu une arme politique moderne permettant le développement des opérations de surveillances et créant par ailleurs des problèmes au niveau du respect des droits internationaux. Malgré les réglementations et dangers liés à cette utilisation, les drones devraient continuer à se développer et leurs impacts sur de nouveaux domaines devraient être constatés.
Sources / Bibliographie :
Cédric PERRIN, Gilbert ROGER, Jean-Marie BOCKEL et Raymond VALL. « Drones d’observation et drones armés : un enjeu de souveraineté », s. d.
Chiaramonte, Romain. « L’utilisation des drones met-elle en danger notre vie privée? », s. d.
Regan, Joseph. « Avantages et inconvénients des drones », s. d.
Salle, Corentin de. « LES DRONES, LA NOUVELLE RÉVOLUTION TECHNOLOGIQUE », s. d.
Triomphe, Chloé. « “Une atteinte grave à la vie privée” : l’usage de drones de surveillance interdit à Paris », s. d.
Sieca assurance avion, “Les cinq menaces qui pèsent sur le marché des drones”, publié le 28/08/2015
“Le petit Juriste”, C.Anno, 3 mai 2017
Nathan. “ Evolution des drônes”, 20/11/2019
Histoire du Drone : Un siècle de recherches et d’élaboration, 7/06/2018