Robot chirurgie, Internet, Intelligence artificielle… les nouveaux médecins de demain ?

Avec  le  temps,  la  médecine  n’a cessé de s’améliorer. Tout d’abord différents remèdes naturels ont été inventés pour soigner les maladies, puis les médicaments chimiques ont fait leur apparition, par la suite les opérations chirurgicales sont apparues comme la greffe pour enlever une tumeur ou encore pour réparer un membre cassé. Notre monde change continuellement et depuis les années 2000 nous assistons à une montée des nouvelles technologies, de la robotique et de l’intelligence artificielle dans quasiment tous les secteurs d’activités. La médecine ne déroge pas à la règle notamment dans le domaine chirurgical où les robots sont de plus en plus présents. Par ailleurs, la naissance et le développement de la robot chirurgie suscitent de nombreuses réactions. D’un côté il y a les aspects bénéfiques comme une meilleure précision lors des opérations ou encore le gain de temps et d’énergie et de l’autre il y a les problèmes d’éthique et de fiabilité qu’entraîne cette technologie.

De ce fait, les nouvelles technologies, en particulier dans le domaine de la robotique, s’imposent elles comme la médecine de demain et ce de manière durable ?

La technologie dans la médecine et ses impacts

Ces dernières décennies, la plupart des secteurs d’activités sont un à un entrés dans le champ d’action des nouvelles technologies comme les secteurs des banques, de l’industrie, du transport ou encore des services. De plus, les dernières innovations comme la voiture connectée ou l’utilisation du téléphone comme moyen de paiement, nous rappellent l’importance de ces progrès technologiques dans notre vie quotidienne voire la dépendance que nous en avons. Le monde des nouvelles technologies et de l’informatique s’impose dans la médecine jusqu’à en devenir son principal axe de développement.

De plus, l’information autour de la santé se démocratise aussi par le biais des nouvelles technologies tel qu’Internet. D’après la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’e-santé « consiste à utiliser, selon des modalités sûres et offrant un bon rapport coût/efficacité, les technologies de l’information et de la communication à l’appui de l’action de santé et dans des domaines connexes, dont les services de soins de santé, la surveillance sanitaire, la littérature sanitaire et l’éducation, le savoir et la recherche en matière de santé ».

Cependant, qu’est-ce que cela signifie-t-il ?

Cela signifie que de nos jours, les nouvelles technologies que ce soit Internet, la robotique, l’intelligence artificielle ou encore les nanotechnologies prennent une place chaque jour un peu plus importante dans la médecine et dans la santé en général. Certains en viennent même à dire qu’Internet et la robot chirurgie seront les nouveaux médecins de demain !

La révolution de la robotique en chirurgie et en médecine

Tout d’abord, la révolution a commencé avec la chirurgie médicale qui a pour but d’accompagner les médecins en particulier les chirurgiens, en améliorant leurs performances et leurs précisions voire de remplacer l’homme dans certains cas. Néanmoins, le remplacement de l’homme par la machine s’applique généralement pour des micro- opérations. Par exemple, en ophtalmologie ou en infection pulmonaire on retrouve des entreprises comme Auris Surgical Robotics.

En effet, cette entreprise a développé un robot chirurgical spécialisé dans les opérations par les ouvertures naturelles du corps (la bouche) ce qui impact beaucoup moins le patient et gagne en temps et en précision. De ce fait, la robot chirurgie a de réels avantages. Par exemple, au lieu de grandes incisions qui laissent place à des cicatrices induisant de longues périodes de guérison complète, les robots high-techs permettent au chirurgien de ne plus être en contact direct avec la peau du patient. Le robot dans la médecine et précisément en chirurgie, est un appareil doté d’une console de commande, d’une colonne vidéo et de bras articulés qui procèdent à l’opération du patient guidés par le chirurgien. Cela lui permettant de pratiquer des interventions complexes sans grande difficulté, avec une visibilité accrue et une précision boostée. C’est désormais l’heure de la chirurgie mini-invasive ! Une chirurgie robotique réduisant la douleur pour le patient, son temps d’hospitalisation et de convalescence.

En  d’autres termes, selon l’article parut en décembre 2020 dans Les avantages de la chirurgie robotique – C’est bon à savoir (c-bon-a-savoir.fr) “contrairement aux techniques de cœlioscopie classique, la chirurgie robotique favorise une vue en 3D, stabilisée et offre une maniabilité des instruments dans tous les plans de la zone d’intervention”(…) La chirurgie robotique permet de cumuler les avantages de la cœlioscopie et de la chirurgie ouverte. C’est également une excellente solution qui permet une dissection de précision. (…) La chirurgie robotique offre les meilleurs systèmes de coagulation et d’agrafes, les mieux perfectionnés dans le temps. (…) [Et rend] aisé l’accès aux zones qui jusque-là étaient difficiles d’accès par exemple la cavité du pelvis en chirurgie digestive ou l’espace pharyngé en ce qui concerne la chirurgie ORL.”

Par la suite, la robot-chirurgie s’est étendue à la chirurgie esthétique. On retrouve dans ce domaine le robot ARTAS par exemple, qui permet la transplantation capillaire. Ce robot est un gain de temps précieux pour les chirurgiens car il implante plus rapidement les greffons de cheveux et ainsi réduit la durée de l’opération. Un autre exemple probant est celui des interventions en chirurgie mammaire, le robot est un allié indispensable, car il permet au chirurgien de réaliser sa procédure chirurgicale sans cicatrice sur la poitrine. Soit, la chirurgie robotique est une plus-value au niveau de la réduction des séquelles post opération et du rendu esthétique.

Le progrès ne s’arrête pas là ! La robotique et l’intelligence artificielle font désormais partie à part entière de la médecine. Le domaine de l’anesthésie, par exemple, est de plus en plus concerné. Le robot anesthésiste Sedasys, pensé par Johnson & Johnson, permet une anesthésie précise et minutieuse et permet également de diminuer les coûts d’un anesthésiste humain.
Cette tragédie résulte d’une défaillance du robot chirurgien ainsi que des négligences de la part du médecin qui a pratiqué une opération sans formation et de l’hôpital qui l’a permis. En outre, cela illustre les limites de la robot chirurgie dans le domaine médical.

Les Peurs face à l’intelligence artificielle dans la médecine

Pour l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), il y a 2 tenants de l’intelligence artificielle.

La dite forte : qui vise à concevoir une machine capable de raisonner comme l’humain, avec le risque de générer une machine supérieure à l’homme et dotée d’une conscience propre. La dite faible : qui vise à mettre en œuvre toutes les technologies disponibles pour concevoir des machines capables d’aider les humains dans leurs tâches. C’est surtout cette dernière qui est massivement développée. Cette IA faible aurait de nombreux avantages et permettrait d’appuyer les médecins pour améliorer la santé publique dans de nombreux domaines, surtout dans la médecine prédictive, la médecine de précision, les diagnostics, la prévention et comme dit plus tôt la chirurgie assistée. Pourtant, bien que l’intelligence artificielle fasse partie de l’avenir de la médecine, celle-ci suscite tout de même de nombreuses questions. Ainsi, différents points peuvent être abordés quant aux craintes des patients.

D’une part, concernant les robots chirurgicaux, si leur importance continue de croître dans les blocs opératoires, on peut craindre qu’ils ne deviennent la norme et soient utilisés sans assistance humaine. Cela soulèverait le côté inhumain lors de l’opération mais surtout lors du suivi du patient. En effet, il est souvent rassurant de savoir que la personne qui va opérer peut se montrer compréhensive face aux craintes et aux incompréhensions qu’un patient pourrait avoir. Ce n’est pas le cas du robot, qui à l’heure actuelle est incapable de rassurer le patient avant une opération ou même d’expliquer la procédure de l’opération au patient comme aux proches et de les suivre psychologiquement. Une machine, même dotée d’une intelligence artificielle, ne peut pas de nos jours capter toute la complexité du comportement et du sentiment humain. Le suivi médical et la relation médecin/patient risquerait d’être réduit seulement à des rendez-vous médicaux machinaux.

De plus, ces appareils restent produits et codés par des humains et l’erreur étant humaine ces appareils aussi peuvent en faire. Le problème étant qu’ils n’ont pas toujours une capacité d’adaptabilité sur la situation telle qu’un médecin humain pourrait avoir.

D’autre part, la question des données personnelles peut se poser. Il est évident que pour se faire opérer par une intelligence artificielle, cette dernière a besoin de données concernant le patient afin de réaliser l’opération au mieux. Mais dans ce cas-là, qui va ensuite conserver ces données et surtout ne pourraient-elles pas être utilisées à d’autres fins ?

De plus, l’utilisation de l’IA dans le milieu de la santé n’est pas encore totalement réglementée, ce qui fragilise la protection du patient en cas de problème survenant pendant ou après l’opération. Ce sont donc des questions légitimes auxquelles les personnes qui subissent une opération par une IA peuvent faire face.

Le mot de la fin

Depuis 2010, les robots chirurgiens poussent de plus en plus les portes des salles d’opération et cette tendance devrait s’amplifier avec l’arrivée de nouveaux constructeurs. Ainsi, la robotique s’est généralisée à l’ensemble des spécialités chirurgicales telles que l’urologie, la gynécologie, les chirurgies digestives et générales.

Toutefois, certains pays européens comme le Danemark ont opté pour « le tout robotique jugeant que ce virage technologique allait conduire à une réduction globale des coûts et une réduction des complications. Mais en France, il n’y a pas eu de la part des pouvoirs publics d’étude ni d’attention réelle portée sur l’intérêt ou l’évaluation des conséquences de la robotique chirurgicale en termes de santé publique » regrette le Dr Couffinhal. Cette absence de politique et de régulation explique en partie la grande disparité entre les régions françaises et entre le secteur public et le secteur privé en termes de niveau d’équipements de ce genre.

Néanmoins, sur le plan médical, la chirurgie robotique apporte plusieurs avantages avec une plus grande précision, un meilleur confort pour le chirurgien et un accès plus aisé à la chirurgie mini-invasive (après une formation de quelques mois), ainsi qu’une meilleure réhabilitation pour le patient. Selon le Dr Hubert Oro, « le robot permet d’augmenter la qualité du geste chirurgical. Les bras mobiles offrent une dextérité qui va au-delà des techniques classiques de chirurgie mini-invasive« .

Pour conclure, du côté du patient, les bénéfices restent controversés. Les études comparatives peinent à mettre en évidence des avantages sur le long terme par rapport à la chirurgie coloscopique dite traditionnelle. Dans l’attente d’une amélioration à confirmer, la robotisation rend accessible la chirurgie mini-invasive à plus d’établissements, plus de praticiens et donc à  plus de patients.

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